Un parfum d’émotion chez Chanel

Un voyage attendu de longue date

En 2019, je suis allée à Paris pendant deux semaines pour célébrer mes 50 ans (même si j’avais presque 51!). J’avais économisé pendant cinq ans pour ce voyage et je tenais absolument à y aller au mois de mai, inspirée par la chanson de Charles Aznavour « J’aime Paris au mois de mai ». Concept! Ben oui… je suis comme ça!

On avait pris un minuscule Airbnb dans le Marais et je me faisais croire que c’était chez-nous, notre petit pied-à-terre dans la ville lumière. Je m’imaginais déambuler chaque jour en petite robe — j’en avais apporté plusieurs —, mais il faisait trop froid finalement. Qu’à cela ne tienne! Jeans, veste de cuir et  foulard de soie (trouvés dans une friperie là-bas), un peu plus de rouge à lèvres et de parfum qu’à l’habitude, et me voilà en mode Paris!

 

Chanel, un rêve à portée de main

Parmi toutes les choses que je voulais faire, il y avait absolument la visite du 31 rue Cambon, la fameuse boutique ouverte par Coco Chanel en 1918. Nous nous y rendions à pied et, comme je n’ai pas tellement le sens de l’orientation, je suis restée bouche bée quand on est arrivés devant la mythique façade. Je me demandais si j’allais oser entrer…

Tandis que j’hésitais à franchir le seuil, deux jeunes hommes élégants et tout sourire m’ont ouvert la porte en me lançant : « Bonjour, bienvenue chez Chanel! » J’ai tout de suite senti que j’étais la bienvenue, même si je ne correspondais pas au profil type de la cliente Chanel.

J’avais prévu acheter un parfum pour me donner une excuse d’entrer. Je porte Chanel No19 depuis plus de trente ans — un parfum au caractère affirmé, audacieux, tout comme Gabrielle Chanel elle-même.

 

Une rencontre privilégiée et un échange passionnant

On m’a tout de suite dirigée vers un vendeur : Maxime. Un jeune homme charmant, professionnel, poli, sympathique même. Mon conjoint, sourire en coin, lui mentionne que je suis designer à Québec... nous sommes chez Chanel! Malaise! Mais Maxime, en parfait gentleman, a réagi avec intérêt et il m’a proposé de me faire visiter le prêt-à-porter.

Nous avancions lentement parmi ces créations luxueuses, échangeant tout naturellement sur les matières utilisées, les inspirations, les détails de confection. Tout d’un coup, j’étais simplement dans mon élément, émerveillée, mais pas intimidée, même si c’était à un niveau de luxe qui ne m’est pas familier.

 

Le fameux escalier

Mon complice d’époux en a profité pour demander à Maxime s’il pouvait nous montrer le fameux escalier de mademoiselle Chanel, celui avec les miroirs où elle s’installait pour observer ses défilés sans être vue.

Maxime nous y a conduits avec beaucoup de classe. Au pied de l’escalier trônaient quelques-uns des paravents Coromandel si chers à Coco. Maxime m’a proposé de monter pour une photo souvenir. Je ne me suis pas fait prier! Mais une fois sur les marches, une vague d’émotion m’a submergée. Les larmes ont coulé toutes seules.

Je suis redescendue retrouver l’épaule rassurante de mon amoureux pendant que mon cœur se calmait. Quelques touristes, intrigués, nous regardaient. Maxime, fidèle à sa délicatesse, leur a simplement dit : « She is emotional. »

 

Un service digne d'une grande maison

Restait à régler mon achat. On nous a invités à nous asseoir dans de magnifiques fauteuils, comme si on s’apprêtait à acheter toute une garde-robe. Pas de caisse, pas de file d’attente. Maxime est revenu avec mon parfum, joliment emballé, et nous a dirigés vers une élégante collègue pour finaliser l’achat en toute discrétion (et ouf! le prix du parfum était le même qu’ailleurs).

 

Un moment gravé dans mon cœur

Cette visite restera pour moi bien plus qu’une simple expérience de magasinage. C’était un véritable pèlerinage, une grande leçon de service à la clientèle, d’élégance, de simplicité et d’authenticité.

Je suis ressortie de là, mon petit sac à la main, le cœur gonflé d’émotion, et une petite larme au coin de l’œil qui ne voulait pas sécher.

Je retournerai à Paris cet été, et à mon retour, j'aurai tellement hâte de vous raconter tout ce que cette ville magique m’aura inspiré!